Ce vendredi 16 février 2018, le président de l’Assemblée nationale a accordé deux audiences à des partenaires importants dans le cadre du soutien au processus électoral en cours en République démocratique du Congo. Aubin Minaku Ndjalandjoko a échangé en premier lieu avec l’ambassadeur de la Grande-Bretagne accrédité en Rdc, M. John Murton.
Au sortir de cette audience, le diplomate anglais a confié à la presse que sa rencontre avec le speaker de la Chambre basse du Parlement de la Rdc a plus concerné le processus électoral, notamment, l’importance de l’organisation des élections dans le pays, surtout que pour la CENI, ces scrutins seront possibles le 23 décembre 2018.
Les deux personnalités ont aussi discuté autour d’autres points comme celui en rapport avec la machine à voter. Et le président de l’Assemblée nationale a rassuré son hôte de faire confiance à la CENI pour cette introduction de la machine à voter dans le processus électoral en Rdc.
L’ambassadeur britannique dit avoir également parlé avec le premier des députés autour des droits garantis par la Constitution à tout congolais de manifester ou de protester pacifiquement. Mais de manière générale, a-t-il souligné, ils ont surtout discuté sur comment le Gouvernement du Royaume-Uni peut-il soutenir le processus électoral en Rdc, en vue des élections libres, crédibles et apaisées le 23 décembre de l’année en cours.
La Grande-Bretagne a toujours été l’un des grands partenaires et bailleurs de fonds de la Rdc, même quand elle était dans l’Union européenne. Que donc peut espérer la Rdc de façon concrète, par rapport au processus électoral du côté de Londres ?
De répondre à cette question, le diplomate britannique rappelle qu’il a déjà eu à expliquer lors de plusieurs réunions avec les organisations de la Société civile et les partis politiques de la Majorité présidentielle comme de l’opposition, que le Royaume-Uni est un ami sûr du peuple congolais. Il est parmi les principaux bailleurs de fonds, voire le plus important. « Nous dépensons plus d’1,3 million de dollars par jour dans ce pays pour soutenir le peuple congolais et participer à la lutte contre la pauvreté et l’instabilité dans le pays », a indiqué l’ambassadeur John Murton.
Après lui, c’est la représentante spéciale du secrétaire générale des Nations unies en République démocratique du Congo, Mme Leila Zerrougui, qui a été reçue par le président de l’Assemblée nationale de la Rdc. Puisqu’elle vient juste de commencer sa mission en Rdc, la nouvelle patronne de la Monusco a souligné à la presse que c’était une visite de courtoisie, pour échanger avec le président de l’Assemblée nationale en rapport avec des élections qui se préparent en Rdc.
« L’Assemblée nationale a un rôle très important et essentiel à jouer. Il y a des lois qui ont été adoptées et il y en a d’autres qui sont encore dans le processus, comme celle sur la répartition des sièges. Il y a aussi certains points qui concernent par exemple la composition de la Cour constitutionnelle. Donc, on a abordé toutes ces questions pour, d’abord m’informer, parce que je viens juste de commencer et j’ai beaucoup plus à apprendre. Et en même temps, voir comment on peut collaborer dans un esprit d’échange entre partenaires. Parce qu’on est déployé dans ce pays pour travailler avec les institutions de la République. Qu’il s’agisse du Gouvernement, du Parlement, de la CENI, et voire la Société civile, l’Opposition, qui sont bien évidemment, nos partenaires en plus des autres partenaires étrangers », a confié à la presse la N°1 de l’ONU en Rdc.
Mme Leila estime donc que pour bien préparer les prochaines élections en Rdc, il faut explorer toutes les possibilités pour que lesdites élections soient apaisées, crédibles, et acceptées par la majorité de Congolais. « C’est un processus congolais, nous sommes là pour appuyer, pour soutenir. Mais nous devons faire en sorte que ceux qui parleront de ce qui se passe dans quelques années, puissent le dire comme étant une belle transition, une belle expérience. Et non pas se lamenter parce qu’on n’a pas su bien faire les choses », a-t-elle dit.
Comme personne ne l’ignore, l’appui que la Rdc attend de la Monusco est plus dans le volet logistique, par rapport au déploiement du matériel électoral. Et la représentante spéciale d’Antonio Guterres en Rdc a voulu rassurer l’opinion congolaise que la Monusco est prête à relever ce défi de l’appui logistique.
Ainsi, a-t-elle indiqué que la Monusco a un mandat. « Dans le mandat actuel, nous avons l’obligation d’appuyer et nous travaillons effectivement avec la CENI sur le processus. Nous nous préparons pour l’appui logistique, pour apporter l’appui dans le cadre des moyens dont nous disposons. Le mandat va être revisité en mars. C’est un plaidoyer que nous allons faire auprès des Etats qui décident. Nous ferons ce qui nous sera dit par le Conseil de sécurité. Nous espérons que non seulement nous aurons l’appui, mais nous aurons plus de moyens pour l’assurer », a déclaré à la presse, la chef de la Monusco, l’algérienne Leila Zerrougui.
Et de rassurer enfin que « C’est normal si de élections se tiennent, et en tant que partenaire, et s’il y a des moyens, qu’on va les mettre à la disposition de notre partenaire pour s’assurer que des élections se tiennent dans les meilleures conditions. Le grand défi c’est l’appui logistique. Parce que dans beaucoup de zones, il n’y a pas de routes. Et l’appui logistique, parfois ce sont des avions, pas seulement des véhicules. Donc, c’est un grand défi et il faudrait qu’on travaille ensemble, justement pour nous assurer que nous ferons le meilleur usage de nos moyens ».
LB